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"Say anything..." de Cameron crowe (un monde pour nous en VF)

Dans un épisode de Drop dead Diva, on peut voir Fred, imper beige, getto Blaster porté à bout de bras au-dessus de sa tête, balançant du son pour essayer d’emballer stacy, la fille qui le fait craquer. Posture iconique, mais devant l’écran je ne voyait pas à quoi ça faisait référence, deux semaines plus tard un autre personnage, même accoutrement, même pose, même Boombox, dans l’épisode 6.3 de House, coup de chance pour moi quelques semaines après, un article sur « say anything » dans le site culturel Popmatters.com m’a donné la réponse.

Cette icône, c’est John Cusak dans « say anything »(1989) le premier film réalisé par Cameron crowe (Jerru Maguire, Almost Famous, Vanilla sky). Ce film a eu 20 ans l’année dernière et c’est peut être pour ça que la Tv grand machine à recycler l’image, a recraché de manière répétée (il a eu même un sketch cette année dans SNL en hommage au film) cette image. C’est le film d’une génération, et en tant que tel il a influencé la suite, pas juste pour des hommages et des clins d’œil lors des anniversaires. C’est un film qui a été vu , puis qui a été beaucoup loué au vidéo clubs.

Je crois que toute expérience qui a été vécu modifie la façon dont on pense, la plupart du temps de manière imperceptible, noyée parmi les autres influences, mais la goutte reste là. Et grâce au DVD je peux maintenant m’incruster dans l’inconscient d’une génération, comme quand des petits jeunes découvrent « les démons de minuits » les générations fusionnent l’espace d’un instant.

Mais c’est un peu illusoire, à sa sortie « Matrix » était frais, révolutionnaire, mais pour une personne le découvrant maintenant, une personne qui a vu tous ses descendants, j’imagine que le film perd beaucoup de son impact. Elle pourra dire je l’ai vu, elle pourra en parler avec n’importe quelle personne qui a découvert ce film à sa sortie, mais elle ne fera jamais partie de ceux qui ont eu leur esprit retourné à la sortie du film, une partie de la passion s’est éventée.

J’ai trouvé « say anything » bien réalisé, intéressant dans ses thèmes, bien joué, mais il n’a pas provoqué chez moi d’étincelle, et je ne peux m’empêcher de me demander comment est ce que je l’aurais vécu si je l’avais vu à sa sortie. Qu’est ce qui fait qu’on spectateur rate un film, comme on peut des fois rater une fille car on était pas prêt pour la rencontrer ? Je n’ai pas envie de partir dans une explication théorique et structurée pour répondre à cette question. J’aurais peur de l’étouffer elle et son potentiel merveilleux, toutes les portes qu’elle ouvre. Je crois que c’est à la fiction de régler cette question, a elle de partir dans une direction et de s’oublier.

Et le film dans tout ça ?

Et bien c’est une comédie romantique. Loyd Dobler (John Cusak) vient de passer son bac et il ne sait pas trop ce qu’il veut faire de sa vie, ce qu’il sait par contre c’est que Diane court est « LA fille ». Elle, elle c’est une autre histoire, fille exemplaire, elle a traversé le Lycée en voyant le décor et les gens qui l’habitent de loin. Elle a consacré tous son temps libre à l’excellence. Maintenant le Lycée c’est terminé et elle a peur de l’avenir. Normalement tout devrait bien se passer elle a reçu une bourse du mérite pour aller étudier en Angleterre. Mais partir là bas c’est laisser derrière Loyd et cette histoire en train d’éclore alors que l’été progresse et aussi son père avec qui elle entretient une relation fusionnelle. Est-ce que le couple résistera à la perspective de l’éloignement, est ce que la relation entre Diane et son père laisse une place pour un autre homme dans sa vie ?

Les personnages sont vraiment agréables, c’est facile de les aimer et de se sentir concerné par ce qui leur arrive et les questions qu’ils se posent. Les différentes relations sont peinte avec une belle justesse de ton. La musique : Satriani, Depeche Mode rend l’expérience agréable et encre bien le film dans cette fin des années 80, cependant cela n’a rien d’une surprise car c’est un point fort de tous les films de Cameron Crowe.

Commentaires

MalArte a dit…
J'aime regarder un film en m'imaginant être contemporain à lui. La dernière fois que ça me l'a fait c'était pour Sailor et Lula ... Trop le pied de s'imaginer danser sur du métal de cette façon là !
Julien Kergot a dit…
oh me me rappèle de t'avoir vu danser un peu comme ça au rakan ^^

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