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Atelier d'écriture (journée du 28 avril)

Samedi 28 Avril j'ai eu la chance de participer à un petit atelier d'écriture d'une journée avec l'incomparable Marthe Omé. C'était un atelier poétique. On a commencé par traverser la prose de quelques auteurs du genre, avec notre ventre et notre coeur aux aguet, prêt à s'envoler propulsé par un mot résonnant. On a récupéré ainsi 20 germes avec lesquels on a joué pendant toute la journée.

Deux productions notables, ou en tout cas potables :  un poème et une histoire. Elles gagnent à être écoutées.




textes légèrement révisés

Un cercle et vingt mots

étreindre              à s'en couper le souffle
plonger                granit aux pieds
renoncer              mourir                          et naitre
le logos     fend        de nouveau       le silence
venir sur terre          , mère               pieds dans les étriers
trois kilos cinq cent quatre vingt quatre                            très exactement
une vie                comme un geste
une voix              comme un écho
courir, grandir     courir, vieillir          courir, mourir        ne jamais   décrocher
une étoile filante            à la joie clignotante
un magma figé               de tous les côtés
petit bourgeon                grand rejeton                greffe fanée
à quarante ans                vouloir tout inverser
prier la sphère infinie     pour pouvoir recommencer
l'attente d'une seconde chance est vaine
pour celui qui refuse      d'épouser la première
un bon pivot                   sait où s'ancrer
un bon vivant                 sait s'éclater
outre                   sens et raison
faire de sa vie mille étoiles                 pavant la voie lactée



Golem

L'homme granit unDifférent
jadis golem du rabin Isaac ben Yalom
pétrifié devant l'agonie de son maitre
oubliées la splendeur et les aventures passées

A l'époque, colline immense, il a tenu en respect
et même tué les adorateurs de l'aigle
ces blonds regard malachite
obsédés par la voix pleine de rage du Fuhrer

mais c'était il y a bien longtemps
de belles histoires que plus personne ne veut croire

quand le rabin s'est eteint
l'homme de boue
son seul fils stérile, le pris dans ses bras
et crut voir une joie clignotante
alors que les poumons se vidaient pour la dernière fois

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