Accéder au contenu principal

Le samouraï virtuel / Snow Crash de Neal Stephenson



A la base ce livre devait être un roman graphique, et ça se sent. Les personnages, les situations, on un côté cartoonesque. L’humour est suinte de chaque page, et d’une certaine manière c’est autant une force qu’une faiblesse pour ce roman. La vision du futur présentée dans l’ouvrage est très pertinente, mais toute critique sociale, ou début de réflexion et tué dans l’œuf par l’ironie omniprésente.

18 ans après son écriture Snow Crash (désolé mais le nom anglais rends dix fois mieux que celui proposé par l’éditeur français) accuse le coup, alors qu’à l’époque l’idée d’un univers virtuel en 3D dans lequel les gens pouvaient se rencontrer et échanger (ici appelé metaver) était à la pointe, maintenant ça va de soi même pour les ados (voir second life et tous les jeux immersifs à la world of warcraft III). Par contre cette idée que les états unis finissent par s’écrouler sous le poids du communautarisme, et se morcelle en franchise est vraiment bien vue. Pensez au chinatown que vous pouvez rencontrer dans n’importe quel grande ville et étendez le concept à n’importe quelle communauté, puis donnez leur une juridiction autonome, une force de l’ordre privée sous contrat, et le tour et joué. Au centre du roman il y a le snow crash , à la fois une drogue virtuelle, un virus mental bien réel, qui peut aussi être transmis par voie sanguine. L’idée n’est pas fondamentalement novatrice mais le tour de force de Neal Stephenson est de s’appuyer sur des recherches très intéressantes sur la mythologie summérienne et sur la linguistique. Ca donne à ce livre du fond, une certaine consistance qui contrebalance la quantité de scènes d’actions et de poursuite.

J’ai trouvé ce livre sympa, plaisant et drôle mais tout de même un peu long par moment. Les différents protagonistes sont haut en couleur mais assez creux, je pense que j’aurai été plus captivé si ils avaient eu plus d’intériorité.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Mutombo, Lopvet and co, les nouveaux prophètes.

Si c’est le bouche à oreille qui m’a fait découvrir Gregory Mutombo et Franck Lopvet,   les prophètes 3.0 sur lesquels portent cet article, c’est surtout leurs vidéos   Youtube qui ont enflammé ma passion et attisé ma curiosité. Si ce que ces deux hommes pouvaient proposer était parfaitement aligné avec ce que je « croyais » déjà et donc ne présentait pas de nouveauté fondamentale, le ton, le côté intime m’a particulièrement approché. Ça… et le fait qu’ils soient tous deux clairvoyants. Quelqu’un qui sait, pas juste d’un point de vue théorique mais aussi pour en avoir fait l’expérience directe, quelqu’un qui perçoit au-delà des voiles et des apparences, quelqu’un qui pourrait d’un seul regard voir ce qui se cache derrière mes masques, et m’apprendre quelque chose que j’ignore sur mon compte, ça, ça me rend comme un enfant la veille de noël. J’ai eu l’occasion lors des vacances de la toussaint de faire un stage de 5 jours avec Franck Lopvet et au mom...

Google et la diversité

Chez Google la multinationale basée en Californie vingt pour cent des ingénieurs sont des femmes. C’est peu mais on retrouve cette proportion dans beaucoup de grandes entreprises dans ce domaine. Le géant de l’informatique s’est engagé a changer les choses au travers de son processus de recrutement comme d’intenses campagnes de sensibilisation pour faire de ses bureaux un lieu de travail où les femmes pourraient s’épanouir. Si en apparence cela semble être une démarche louable et qui va dans le sens du progrès, il semble que cette approche est en train de se retourner contre le géant californien. James Damore, un ingénieur à Google a partagé (en interne) un mémo [1] en juillet 2017 questionnant la sensibilisation au sexisme à laquelle l’entreprise soumet ses employés.   Le but était de provoquer une conversation et éviter d’être prisonnier d’une chambre d’écho où on ne pourrait entendre que la pensée unique du moment (Il préconisait de sortir d’une approche moralisant...
  Fiche de lecture : Healing ADD de Daniel Amen   Pour beaucoup les troubles de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDHA), c’est un problème que l’on connait de l’extérieur en raison d’un collègue, d’un camarade ou d’un membre de la famille qui présente des difficultés pour se concentrer, s’organiser, arriver à l’heure, contrôler son impulsivité, écouter les autres, se tenir tranquille sur sa chaise. C’est pénible à vivre de l’extérieur, mais de l’intérieur pire encore car à l’impuissance à maitriser ces troubles de comportement s’ajoute souvent un fort sentiment d’inadéquation face à un entourage peinant souvent à croire que ce n’est pas un simple manque de volonté. Les troubles de l’attention ne sont pas un problème nouveau, mais dernièrement il semble y avoir une recrudescence de cas qui semble indiquer qu’à l’hypothèse génétique vient s’ajouter des influences environnementale (nourriture, pollution,) et culturelle (temps passé derrière les écrans…) Actuell...