J’ai découvert Jordan B Peterson en janvier dernier grâce à des même sur le site humoristique 9gag. On le voit faire face à l’intervieweuse Cathy Newman sur la chaîne anglaise channel 4 articuler une pensée pour voir celle-ci traduite de manière complètement ridicule.
En regardant ces vignettes, j’ai eu quelques flashback de conversations passées, des dialogues de sourds fortement déplaisants sur le moment.
Je savais pour l’avoir vécu que certaines femmes peuvent vous pousser au bord de la folie en falsifiant votre discours, et voir ce genre d’attaque se produire sur une tierce personne a provoqué un mélange de soulagement, de compassion mais aussi de rire, vu la manière humoristique dont l’échange était représenté sur les mèmes.
J'ai fait une petite recherche et quelques minutes après je regardais la vidéo de l'interview sur Youtube :
je me suis retrouvé sous le charme de ce psychologue Canadien, calme et posé devant la malhonnêteté patente de la journaliste.
Pour la défense de Cathy Newman, on a besoin d’un peu de
contexte. Si « 12 rules for life : an antidote to chaos », le
livre (formidable à mon humble avis)que Jordan Peterson est venu promouvoir ne
consacre au final qu’un nombre réduit de pages aux questions politiques et
sociétales, l’auteur est porté par un buzz médiatique qui, lui, est fortement
ancré dans ses prises de positions allant à rebours de l’idéologie des genres
qui devenu le discours médiatique prédominant dans les pays anglo-saxons.
Pour faire court comme beaucoup de gens au centre et à
droite de l’échiquier politique il est contre les traitements de faveurs et
donc les lois qui sapent l’égalité des citoyens pour favoriser une égalisation forcée
servant les « victimes » et les « opprimés ».
Dans le détail (surtout pour ceux qui n’ont pas le temps de
regarder la vidéo de l’interview où il développe de manière claire ses
arguments sur la question de l’écart de salaire entre les sexes, ou qui ne
comprennent pas l’anglais). Il s’oppose au discours assenant que les chiffres
prouvent que les femmes sont sous payées par rapports aux hommes et il s’oppose
avec force à l’abolition du méritantisme au profit d’une politique de quotas.
Pour lui les statistiques racontent une autre histoire que celle qui est
assenée dans tous les médias occidentaux. A travail, compétences et efficacité
égales, la disparité en termes de salaire n’existe pas vraiment.
Si les femmes sont sous représentées dans certains
secteurs, et notamment en haut de la pyramide, c’est surtout en raisons
d’inadéquation entre les profils attendus et les traits de personnalité féminins
(attention il ne s’agit par d’une grossière généralisation mais du fait que
d’un point de vu statistique, quand on
compare des échantillons d’hommes et de femmes et qu’on mesure sérieusement les
traits de caractères, il y a des différences significatives entre les genres.) S’il
y a une disparité entre les salaires elle est en corélation non pas avec le
sexe mais les traits de caractère. Une femme qui a une mentalité de requin, qui
est très compétitive trouvera son chemin vers le sommet comme n’importe quel
homme manifestant ces traits. (A titre personnel, je pense qu’il y aurait sans
doute, dans certaines structures, des mentalités de clubs fermés qui les freineraient
dans leur progression) Il y a beaucoup moins de femmes que d’hommes qui sont
prêtes à travailler 60h par semaines et de gérer des crises en pleins milieux
de la nuit comme c’est attendu chez les plus hauts cadres, les avocats
d’affaires à 700$ de l’heure. Elles ont souvent d’autres intérêts, d’autres
forces qui ne sont pas nécessairement associées à des activités très lucratives.
Le 17 mai 2017 il est intervenu pendant plus d’une heure
devant une commission du sénat Canadien pour débattre de la loi C16 avant
qu’elle ne soit votée. Si en apparence celle-ci semble louable :
« elle protège les transsexuels contre le harcèlement et les discours
haineux. » elle regorge de ramifications inquiétantes. Pour commencer, les
citoyens canadiens sont naturellement protégés contre le harcèlement et les
discours haineux, nul besoin d’une provision spéciale pour les transsexuels (
< 0.4% de la population canadienne). La loi justifie ce qui jusqu’ici
n’était qu’une théorie (de plus en plus dominante dans les cercles
universitaires et dans les médias) Le genre ce n’est pas deux sexes, c’est un
continuum entre les deux qui se poursuis même à l’extérieur. Assertion qui même
si elles émanent de professeurs d’éminentes universités peinent à trouver un
appui scientifique, contrairement à la version horriblement rétrograde,
paternaliste, fondamentaliste supportée par la science et une observation à la
portée d’un élève de maternelle.
Pire encore, l’état ferait plus que valider ce discours, il
devient son bras armé. On peut considérer que l’on est coupable de discours
haineux si on n’appelle pas les gens qui ne se s’identifient pas à un des deux
sexes en utilisant le pronom de leur choix. Au « he »(il) et
« she » (elle)s’est rajouté par la force (et non pas par une
utilisation populaire) toute une foule d’autres comme e / per / ve / xe / zie /
xie.
En s’opposant ouvertement à ce pinacle de la société
progressive, et en affirmant qu’il n’appellerait pas ses élèves trans en
utilisant ces pronoms (idéologiques) Jordan Peterson est devenu un point de
ralliement de beaucoup de citoyens frustré par ces pratiques et surtout par le
refus des médias mainstream généralement « progressistes » de se
prononcer contre ces dérives sémantiques. C’est un parti pris moyennement
risqué pour lui, il gagne bien sa vie avec ses activités annexes (conférences,
ventes de livres et sa chaine patreon) et pourrait se passer de son salaire de
professeur, mais qu’en est-il des autres citoyens qui devraient obéir à ce
genre de dictat ? La fermer et courber l’échine pour pouvoir continuer de
nourrir leur famille ?
Dans de nombreuses firmes du nord des états unis les
employés sont rééduqués pour coller à cette nouvelle morale. Généralement l’éthique
et l’ethos des entreprises centrées autour de leur rentabilité et de la
satisfactions de leurs actionnaires semblent contrebalancer la pression
progressiste. Les dérapages semblent peu nombreux ou en tout cas ne font pas trop
de vagues la plus part du temps (contre exemple encore tout frais : l’affairedu mémo sur la diversité d’un (ex-)ingénieur de chez Google.)
Dans le cadre de l’université, au Canada comme en Amérique
du nord la situation est pire encore. Les social justice warriors (guerrier pour
la justice sociale : activistes féministes, LGBT, Black live matters, …)
sont légions et savent faire entendre leur voix. Ils peuvent trainer un
professeur devant de multiples commissions s’ils se sentent offensés par les
propos tenus. En faisant pressions sur l’administration, ils ont une grande
influence sur le règlement intérieur. Les cours peuvent être perturbés et de
nombreux conférenciers de droite ont été obligé d’annuler leur venue ou
d’abandonner leur intervention en cours de route dans moult campus
universitaires en raison de manifestations agressives (salles de conférences
aux accès bloqués, intimidations, utilisation de cornes de brumes). Tous les
moyens sont bons pour réduire au silence les voix dissidentes (Ben Shapiro,
Jordan Peterson (1) (2), Christina Hoff Sommers,…).
Pour ses positions antiféministes (attention, je n’ai pas
dit misogynes, c’est juste que le mouvement féministe a été pris en otage par
des forces sombres et destructrices) Jordan Peterson était l’homme à abattre
durant cet interview, et pour cela, à la guerre comme à la guerre, tous les
coups étaient permis. Parfaitement cohérent avec son livre où il prône que le
sens et l’intégrité sont largement plus important que l’opportunisme et la
facilité le psychologue canadien est resté digne, souriant et pédagogue jusqu’à
la fin.
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