Dans cet article, le
premier d’une série dédiée à ce que l’on appelle dans l’éducation nationale les
élèves intellectuellement précoce (EIP), me basant sur mon expérience
personnelle je vais couvrir les grandes caractéristiques de ces EIP qu’ils
soient encore sur les bancs de l’école ou pas. Je vais évoquer l’importance du diagnostic
proposé par les psychologues et donner quelques perspectives sur ce qui se
passe après ce premier pas.
Les temps changent, et même un mammouth comme l’éducation
nationale change avec lui, notamment au niveau de l’inclusivité. Dyspraxie,
dyslexie, dyscalculie, autisme léger, handicap physique, tout est fait pour que
les isolés trouvent leur place dans la classe. Depuis plus de dix ans des
actions sont menées par l’école pour inclure et épauler une catégorie d’élève
bien à part : les EIP. A part, parmi les élèves dans la norme dont ils ne
partagent pas les modes de fonctionnement cognitifs et, à part parmi les
« handicapés » car justement ils n’en font pas partie, certes ils
rencontrent des difficultés très spécifiques mais les EIP ont pour eux
d’importants atouts forts enrichissant.
Personnellement je suis sur le dossier depuis 2012. J’ai eu
le droit comme une quinzaine de collègues du lycée à un survol des
caractéristiques et des difficultés rencontrés par ces fameux élèves
intellectuellement précoces. J’ai approfondit la question en cherchant dans des
livres de profs et d’autres destinés au public général pour mieux comprendre la
problématique et trouver des pistes permettant d’aider les élèves concernés à
dépasser les difficultés engendrées par leur particularité. Je me suis retrouvé
rapidement bombardé « référent EIP » de mon lycée, c’est-à-dire que
je devais assurer au besoin la liaison entre les élèves et leur famille d’un
côté et les professeurs de l’équipe suivant l’élève, mais surtout c’était
l’occasion pour moi de rencontrer en tête à tête ces derniers et parfois de les
accompagner jusqu’à résolution de la situation leur posant problème. Même si
certaines formations/ réunions de référents étaient proposé par mon rectorat,
j’ai appris sur le tas (après avoir gaspillé mon temps en donnant sa chance à une
de ces formations)
Il y a eu quelques ratés. Il faut dire qu’une liste de symptômes
ça n’est pas nécessairement super parlant, on passe de l’un à l’autre sans
vraiment voir l’ensemble. A ça s’ajoute le fait que chaque auteur dissertant
sur le sujet, adopte un angle qui lui est propre à lui et à son domaine
d’expertise, ce qui donne tout un lot de visions pas toujours réellement
compatibles. Progressivement mon regard s’est affiné et l’image s’est faite
plus précise me permettant d’apporter aide et conseils pertinents.
Ce n’est que récemment suite à des remarques d’amis et de
collègues que j’ai réalisé que cette histoire me concernait d’un peu plus prêt
que je ne pouvais penser. Ce n’est pas un hasard si je me suis intéresse à la
question et si je me suis vu proposé le poste de référent. « Tu devais
être EIP quand tu étais jeune, non ? » ça relevait de l’évidence mais
une partie de moi refusait d’y croire, et de toute façon mon temps était passé
non ? Je ne suis pas un élève auquel on doit tendre la main pour le sortir
de l’ornière… Je me suis renseigné sur internet pour savoir ou faire le test,
vu que je ne pouvais pas disposer du test gratuit proposé par le CIO, qui lui
est réservé aux élèves. Le premier que j’ai trouvé, le spécialiste de la
question, le centre Cogito’z , et pour un test complet ils demandaient 500€, ce
qui est un peu raide pour satisfaire ma curiosité. L’affaire a trainé plus d’un
an, j’ai cherché des alternatives (psychologues locaux) mais finalement le
centre Cogito’z d’Avignon m’a semblé être ma meilleure option. Vu que les
psychologues du centre sont très sont sollicités mes rendez-vous ont été lancés
au loin dans mon calendrier et j’ai pu prendre le temps de sentir l’angoisse
monter. Jusqu’aux résultats je ne sais pas ce que je suis, comme pour le chat
de Schrödinger tout est possible, je suis à la fois EIP et pas EIP, et je peux
être ultra intelligent, ou pas ou vraiment pas mais avec une joli aptitude pour
le cacher/compenser. Tout est potentiel, la position est douce.
Les tests
Pendant un temps, m’alignant sur le CIO local, je m’étais
concentré sur la parti QI du diagnostic. A bien des endroits, on peut lire
qu’un QI supérieur ou égal à 130 fait d’un élève qu’il est intellectuellement.
Dans le référentiel officiel et pour d’autres sources un test de personnalité
s’impose en complément. L’évaluation complète se fait de manière croisée, j’ai
rencontré la psychologue X pour ma première visite (1h), durant laquelle on a
eu une conversation libre sur ma vie et ce que je comprenais de mes modes de
fonctionnement. Deuxième visite, de deux heures cette fois ci, les tests de QI
et de personnalité avec la psychologue Y. ils sont chronométrés et observés, la
psy en analysant le comportement devant l’échec, les stratégies utilisées, la
variation de l’humeur et du tonus récupére des information indirectes sur la
personnalité qui vont compléter des épreuves spécialement faites pour ça :
une création littéraire autour d’une consigne, un test projectif genre Rorsach et
un questionnaire genre Biba / femme actuelle. A l’issue des deux rendez-vous,
les deux psychologues discutent, notent et bâtissent un profil du sujet.
Dernier rendez-vous (1h) X me fait un compte rendu oral qui vient compléter
celui qui m’est rendu aussi par écrit.
D’entrée de jeu, confirmation, je suis bien un … un quoi
d’ailleurs ? Ça fait longtemps que je ne suis plus élèves, trainant au
lycée à bientôt quarante ans je n’ai rien de précoce non plus. Personnellement
je trouve qu’EIP est une dénomination catastrophique et particulièrement
productive. S’il y a bien une chose que les EIP ne sont pas c’est précoce….
Hum, hum…. En fait, c’est un peu trompeur, certes ils peuvent lire plus tôt,
faire certains calculs complexe avant leurs camarades. Sur bien des points ils
sont en avance, mais c’est un bilan contrasté, car d’autres items restent à la
traine des fois loin derrière, notamment les compétences sociales. De plus,
arrivé au collège l’avance ce tasse, mais pas la différence caractéristique de
ces élèves qui va, elle, durer toute leur vie. Avant EIP on utilisait les
termes de haut potentiel ou de surdoués, et ça n’est pas vraiment mieux. Alors
quel terme utiliser ? La psychologue Jeanne Siaud-Facchin qui est une des
expertes sur la question (un autre qui revient régulièrement sur la place
publique : le docteur Olivier Revol) propose le terme de Zebre. Décortiquons ça.
Portrait express perso : pour moi le trait le plus
important c’est l’hyper sensiblité. On ressent les choses plus fortement,
l’ampli marche à fond. Deuxième trait : prédominance cerveau droit, on a
tendance à voir le global, la vue d’ensemble et pas les détails les uns après
les autres. On est submergé par l’information simultanée (contrairement à un
fonctionnement dans la norme, ou on se concentre sur un point puis une fois
qu’il est réglé on s’occupe d’un autre et ainsi de suite) c’est vrai dans la
sensation/ réception mais aussi dans l’émission/expression où on a une
sensation, et pleins de mots qui virevoltent en même temps. On n’enfile pas des
perles quand on parle mais on joue avec un puzzle. Avec ce mode cerveau droit,
on capte beaucoup mais on ne traite pas grand-chose d’un point de vue
conscient, par contre l’inconscient et le subconscient eut travaillent à plein
rendement, les multiples informations sont captées, analysées et pouf on a une
intuition, on sait ce qu’il faut faire ou répondre… et on a bien du mal à
expliquer pourquoi. Du fait de cette captation continue, on est comme des
éponges, et ont se connecte facilement aux émotions des autres, elles nous
remuent. Ça se fait de manière généralement involontaire et c’est fatigant, du
coup pour se protéger on peut volontairement créer des murs, et mettre de la
distance pour ne plus être emportés par les douleurs de notre entourage.
Attention, c’est une approche instinctive, qui peut être très efficace mais
dont le prix est généralement lourd, on finit coupé des autres et de nous-même,
assis sur un tas d’horreurs refoulées, qui un jour ou l’autre finiront par
remonter. Autre compensation masquant le cœur du problème : pour se
prémunir du chaos constant à l’extérieur, on peut chercher des règles absolues,
des explications, on passe son temps à poser mille questions à nos parents pour
faire du monde quelque chose de moins aléatoire, cruel et menaçant. On peut
souvent observer une rigidification mentale et même physique, et une certaine intolérance
à ce qui dérogerait de l’ordre parfait. Les injustices (où en tout cas ce qui
est perçu comme tel) nous rend malade. La carte d’entrée dans le monde est
différente, on ne lui donne pas sens de la même manière, on s’y connecte de
manière très particulière ce qui engendre bien des incompréhensions, dans un
sens comme dans l’autre. On peut avoir de très grandes difficultés à
s’intéresser aux mêmes choses que les autres, du coup on se sent souvent à
côté, et les conversations sont souvent des courses contre l’ennui. On n’est
pas « plus » ou « sur » on est juste qualitativement
différent. Et parmi nous il y a mille variations (ça ne colle pas à 100% au
portrait fait à la hache quelques lignes avant) tout comme chaque zebre à des
rayures uniques qui le caractérisent.
Mon test
Alors qu’elle déception… si ou je fais partie des zèbres par
mon fonctionnement, j’ai pris tant de temps à revérifier les réponses que je
donnais aux exercices que j’ai tué mon score de rapidité (+ autre soucis) et du
coup j’avais un joli rectangle vide là où je devais avoir la valeur de mon QI.
Généralement la note n’a de sens que si on a un profil super homogène. Valeur
synthèse, elle masque un peu la forêt… mais moi, mes notes étaient tellement
hétérogènes que le QI était dit comme non significatif… heureusement j’ai
insisté pour avoir ma note, non significative certes, mais existante néanmoins.
Les deux psys sont allé fureter dans leur tableaux à multiples entrées et on
finit par me sortir un 120 qui m’a très déçu (peu importe les
« excuses » que je puisse me trouver). Alors ? Alors le test
n’est qu’un premier pas, c’est un état des lieux, et il est très intéressant de
savoir ce qu’on a sous les pieds si on veut pouvoir avancer sans se vautrer par
terre. Le test et son interprétation ne m’a pas révolutionné l’encéphale, je
connaissais mes comportements… ceci dit savoir qu’ils étaient naturels et non
juste la preuve que Julien aime faire son chieur et serait prêt à faire
n’importe quoi pour se sentir différent… ça a eu un côté rassérénant.
Une fois le zèbre dans son troupeau il devient quelque peu
invisible pour les prédateurs. Ils ont un fort instinct grégaire et n’hésitent
pas à s’unir pour attaquer des prédateurs. Le problème pour nos petits zèbres à
l’école c’est qu’ils sont souvent né dans une famille de chevaux ils sont
l’exception, toujours en décalage, ils peuvent avoir l’impression qu’ils sont
juste des chevaux anormaux, et qu’avec un peu d’effort, de peinture et donc en
abandonnant leur identité ils pourraient finalement des chevaux comme les
autres. Une fois camouflé, il ne montre pas sa vrai couleur, il tient fermement
les reines de son émotivité, tout est sous contrôle, il fait illusion comme les
autres petits zèbres autour de lui et il peut passer sa vie à penser qu’il
était le seul… il peut même oublier qui il est et s’accrocher à son image de
cheval bizarre, c’est un drame il aurait tout à gagner à trouver ses paires et
trouver de la force dans cette réunion. C’est pour cela qu’à mon avis pour les
parents de zèbres il peut être bien de passer par une association ce qui leur
donnera la possibilité de rencontrer d’autres parents qui comme eux élèvent un
EIP, et pendant ce temps-là les EIP peuvent jouer ensemble.
A la fin du dernier entretien la psychologue X m’a conseillé
la lecture de « trop intelligent pour être heureux ? » écrit par
sa boss Siaud-Facchin. Je n’étais pas super motivé, mais après avoir payé 500€
pour les tests, je n’allais pas pinailler pour 25€ de plus, et finalement je ne
regrette pas. Contrairement à ce que son nom peu laisser entendre, même si les
problématiques de l’adulte doué son abordées une partie conséquente de
l’ouvrage est dédiée à l’enfance et la jeunesse de l’adulte doué en devenir. Il
est donc utile pour ces derniers comme pour ses parents et bien sûr pour les
EIP ayant déjà bien grandit. Si la partie descriptive qui brosse les traits,
leurs origines et leurs conséquences est bien détaillée la partie remédiation
me semble un peu chiche. Certes de grandes lignes sont données, des idées plus ou
moins vague/large mais il n’y a pas de méthode ou de marche à suivre pour les
implémenter. Je suis partagé sur cet aspect, frustré bien sûr car en en sortant
de ma troisième et dernière séance j’aurai bien aimé avoir un plan d’attaque et
le livre était la seule piste tendue par la psychologue X. Mais derrière l’agacement il y a autre chose.
Qui confronté à certains problèmes de la vie courante et
plus particulièrement de la vie sociale n’a un jour rêvé de posséder d’avoir un
guide, un livre contenant les règles du jeu ? L’idée d’un tel livre de
recette permettant de savoir quoi faire pour être bien dans les clous et ne pas
avoir à subir des flambées de regrets, honte et culpabilité quand il regarde en
arrière. Pour les zèbres ce problème est amplifié par deux points. Ils sont
super exigeant envers eux même comme envers leur entourage, ça vire des fois à
l’intolérance et donc les nombreux faux pas commis par le zèbre déjà en passe
de se noyer dans les conventions sociales seront d’autant plus dur à vivre et
dégradant pour son estime de lui-même. Le deuxième point est un peu complexe,
il relève de l’hyper lucidité du zèbre, ce dernier à un regard aiguisé comme un
scalpel ce qui risque de l’amener à avoir une position ambivalente en ce qui
concernes les règles des bonne tenue. Ces dernières sont en partie responsable
de son désarroi, ou du moins c’est ce qu’il peut croire, et quand elles lui
sont expliquées leur côté arbitraire et leur manque de sens profond leur
donneront un parfum arbitraire qui risque de révulser le zèbre. Ce dernier peut
être tenté alors de tout envoyer balader mais justement ça serait une très
mauvaise idée, le genre de celle qui peuvent avoir des conséquences
catastrophique sur sa vie sociale. Il faut que l’adulte en charge de cette
personne lui dise « ok, tu y vois très clair et ces conventions relèvent
au moins en partie de l’arbitraire. Mais il n’existe rien sous le soleil qui
regardé suffisamment longtemps ne finisse par perdre en sens et cohérence. Où
est la beauté de ton tableau préféré quand tu le regarde le nez collé à la
toile ? Quand tu es sur la console est ce que creuser la logique derrière
les règles du jeu t’aide à mieux en profiter ? Non. Tu passes un contrat
avec le jeu, tu acceptes les règles et trouve le moyen de t’amuser à
l’intérieur de leur cadre. La règle est contrainte mais elle est aussi un appui
fort utile pour agir de manière efficace et se dépasser. »
Oui le zèbre encore plus que les autres aimerait avoir les
règles du jeu. Et la tentation peut être forte de se noyer dans les livres de
développement personnel, qui peuvent offrir règles/ principes et astuce pour
affronter la vie. Ça peut avoir un aspect rigidifiant et ça peut amener le
zèbre à devenir encore plus mental et déconnecté de lui-même. Comme disait
Confucius, l’expérience est une lanterne qui n’éclaire que soi-même. Les lois
venues de l’extérieure sont un carcan tant qu’elles n’ont pas été vécues et
intégrées. Le zèbre doit vivre et se faire sa propre expérience. Comme les
autres il doit apprendre à vivre sur le tas. Il doit pouvoir comme les autres
faire des chutes par centaines et à chaque fois se relever et réajuster sa
coordination, et pour cela les adultes autour de lui doivent l’aider avec sa
tolérance à l’erreur, et l’identification qu’il peut avoir développé avec ses
les résultats de ses actes. Il a besoin qu’on l’aide à garde son âme d’enfant
et à voir tout ça comme une série de jeux et d’expériences formatives. Il peut
prendre le temps de se tromper, ça ne compte pas dans la note finale.
Pour revenir sur les livres et leurs connaissances potentiellement
rigidifiantes, c’est avant tout une question d’équilibre. Mon propos était
d’éviter de devenir un rat de bibliothèque coincé sur le banc de touche de la
grande partie, passant son temps à lire sur la vie sans jamais retourner sur le
terrain et essayer de jouer. Les livres de psychologie, de sociologie, de
philosophie peuvent être, pendant un temps, une planche de salut nécessaire
alors que le chaos presse de toute part. Le petit zèbre, généralement plutôt
curieux, pourra creuser les ouvrages avec plaisir et intérêt. Le rôle de l’adulte
en charge sera de garder ouvert le fil de la communication, d’aider le petit à
verbaliser ce qu’il a compris et les croyances qu’il est en train de fabriquer
à partir de ce qu’il lit. Avec beaucoup de patience et d’humour, et surtout en
adoptant une position basse (celle de celui qui ne sait pas) il devra aider le
mini zèbre à voir les limites et contradictions internes de telles lignes de
pensée. Paradoxalement, alors qu’il est généralement critique à l’excès devant
les croyances qu’on lui impose, il peut faire de temps à autre faire preuve d’un
aveuglement inouï et s’accrocher avec un acharnement proche du fanatisme à
certaines idées.
Dans les prochains
articles dédiés aux EIP je continuerai de développer le propos en résumant mes
différentes lectures, recherches et expérimentations.
Commentaires
dans un monde compétition, le chiffre des tests sert bien plus d'échelle pour les autres afin de repositionner le "zebre" dans leurs réalités/croyances. De ce que j'ai pu en discuter avec les principaux intéressés, ils sont eux-memes rarement de bons compétiteurs et plus dans une forme de collaboration sociale, s'ils se sentent nourris dans la relation.
Par contre je trouve beaucoup d'associations/personnes qui prétendent aider les zebres leur familles, ou les écoles, et qui tiennent "un discours ideologique" et mécanique sur la question,voir normatif, mais en même temps ils en vivent financièrement et égotiquement.
Ensuite il arrive qu'on tombe sur une personne qui a appris seule : quand tu aides des zebres, n'as tu pas la sensation parfois de "les detecter", ou que vous vous "détectiez" mutuellement ?
Pour ta remarques sur collaboration/compétition, je pense que ça doit dépendre des cas, et je n'ai pas pour l'instant vu se dégager de tendance marquée à ce sujet. Certains EIP peuvent être féroce dans leur compétitivité, au point qu'elle devienne violente... s'ils sont dans une logique reconnaissance = position dans la course, avec une petite fragilité narcissique/complexe infériorité ça peut dégénérer. Après faut voir ce qu'on appelle un bon compétiteur... est ce que l'autre est un adversaire à dépasser ou un ennemi à abattre.
Dans le côté collaboration, s'ils se sentent nourris dans la relation, comme tu dis, ils ont le terreau pour bien se développer et protéger les autres d'une ombre aimante ;)
Pour les associations, la dérive n'est jamais loin, mais c'est aussi vrai pour les individus... et pas juste pour l'intérêt financier ou égotique... quand on fait d'un thème une croisade personnelle, pour peu qu'on rencontre un peu de résistance et pas la reconnaissance révée... le sauveur part vite en cacahuète et peut finir bourreau. Et ça tu retrouves cette problématique un peu partout... je pense qu'on ne peut être révolutionnaire que le temps d'une courte lutte puis il faut passer à autre chose afin de ne pas se perdre dans ce rôle.
Pour la détection... il peut y avoir une petite danse où on se renifle mutuellement, mais ça c'est surtout vrai avec les garçons. Les filles je ne les captes pas du tout, il faut généralement qu'elles me soient envoyés par mes collègues ou leurs parents. C'est tellement plus facile à repérer quelqu'un qui le porte en plein milieu du front !
mes excuses encore !