Dans ce livre l’auteure dissèque les tenants et aboutissants du harcèlement moral dans le couple et au travail : le pervers, sa méthode, la victime, les dommages psychologiques qu’elle subit, les issues possibles.
Le pervers narcissique: une personne qui blessée (souvent dans l’enfance) manque d’empathie, a un sens déplacé de sa propre importance, a besoin d’être au centre de l’attention, il se montre envieux de ceux qui possèdent, ou de ceux qui ont de la joie de vivre. Le but final de la torture qu’ils vont infligé à leur victime : est de les déposséder de leur spontanéité, de leur joie, de les rendre perverses, ou tout simplement, les voyant comme une menace ils n’auront de cesse que de les détruire, de les pousser au suicide. Ces personnes sont malades, et sont incapables de reconnaitre le mal qu’elles ont pu faire et donc de remords.
Sa méthode : il peut mettre un moment avant de commencer à harceler leur collègue, ou leur compagne. Son œuvre de destruction se ferra en deux phases : l’emprise et la violence effective. La première phase est caractérisée par une communication perverse : le double langage, c'est-à-dire insulter du regard, et cajoler par les mots (et vice versa), discours illogique, mensonges purs et durs, dire du mal et finir par un « mais je plaisante ! ». La victime doute de ce qui lui arrive. Son sens critique se retrouve anesthésié (le mensonge quand il est cru, détruit l’esprit). Le pervers entreprend une guérilla d’humiliation, de déstabilisation. Il est très important pour lui de ne jamais s’exposer, de maintenir l’illusion qu’il est correct et dans son bon droit. Il pousse sa proie à force de pression à fauter, et là il se trouve justifier dans ses actes, il prend l’entourage à témoins. Dans le cadre de l’entreprise il amène les collègues à devenir plus ou moins complices (souvent ils sont manipulés mais des fois ces derniers préfèrent se rallier au harceleur plutôt qu’être sa victime), par l’utilisation de sobriquets qui seront repris. Souvent ces derniers pensent qu’il n’y a pas de fumée sans feu et que si le pervers attaque il doit bien avoir raison. De plus voir la victime ne pas se défendre, la fait considérer comme faible, et on ils auront peu de sympathie pour elle. La deuxième phase, commence au moment ou la victime sort de sa torpeur, et décide de se défendre. Le comportement se fait plus agressif, moins dissimulé, mais toujours aussi justifié. Le pervers ne lâche quasiment jamais prise, surtout dans le couple où à la rupture, le pervers mènera un divorce très procédurier (il s’estime laissé, car dans son bon droit), puis la manipulation continuera à travers les enfants,
La victime : en général c’est une personne très consciencieuse, qui cherche à faire le bien, qui se remet facilement en question. Des qualités qui seront exploitées par le pervers, pour pouvoir la détruire. A mesure que la victime cherchera à se défendre, il va ergoter, les reprendre sur des détails, leur dire qu’elles se prennent la tête pour pas grand-chose … il discrédite ses sentiments. Du fait de sa perversion il chosifie la victime, et détruit ainsi son estime d’elle-même. Un gros problème que rencontre la victime c’est qu’en général elle se retrouve en isolée (surtout dans le monde de l’entreprise), les gens se retrouvent embobiné par le pervers, ou ne veulent pas se retrouver pris dans une autre dispute de couple (on sait tous d’expérience ce que ça donne quand on prends position dans ce genre de chamaillerie). Ou encore car ils ne comprennent pas que la victime reste avec le pervers pendant si longtemps, ils se disent que la victime exagère ou que la violence doit être légitime. Ils ne voient pas que la personne a été empoisonnée et ligotée psychologiquement, qu’elles ne sont capable de réagir, pas response-able
La suite : la première chose à faire quand on se rend compte du harcèlement moral, c’est le recours légal, divorce dans le cadre du couple, recours hiérarchique puis prudhommes dans le cadre de l’entreprise. Sans témoins il sera très difficile de voire entendre sa plainte. Il faut garder comme preuve toutes les traces des sévices (écrits, messages sur répondeurs) .même si le téléphone est l’outil de choix des pervers, on ne peut enregistrer la conversation à leur insu. Par contre en cas de harcèlement téléphonique on peut demander au procureur de la république de mettre notre téléphone sur écoute et là une action en pénal peut être entreprise.
Une psychothérapie est vivement conseillée, car même si en apparence beaucoup de victimes semblent s’en tirer sans de grèves dommages une fois que la source du harcèlement est éliminée, on observe beaucoup de somatisations (ulcères, problème de peau), perte de sommeil, stratégies d’évitement, recours aux drogues (consommations accrue d’alcool et cigarettes, plus les illégales). Par contre il faudra être vigilant pour le choix du thérapeute, car beaucoup sont dans le registre de la psychanalyse qui a plus tendance à creuser la responsabilité personnelle dans tout ce qui nous arrive que de prendre en compte les acteurs extérieurs (c’est VRAIMENT utile de se voir appeler masochiste quand on s’en prend plein la tête par un pervers à la maison).
Marie-France Hirigoyen, psychiatre, utilise souvent un langage abstrait, heureusement son livre contient dans sa première partie pas mal d’exemple dans sa première partie ce qui rends le discours autour plus digeste. L’analyse est pertinente mais assez répétitive. Cependant ne serait ce que pour les exemples et certains développement, le livre vaut vraiment la peine d’être acheté et lu, de plus vous pourrez toujours le prêter à vos proches, a vos enfants qu’ils sachent comment réagir si ils se trouvent confronté à un pervers.
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